Saine alimentation
Pensez à long terme : Pourquoi les régimes rapides échouent et ce qu'il faut faire à la place
Les régimes alimentaires à la mode, tels que le jeûne intermittent, le régime cétogène, ou des régimes très stricts et restrictifs comme le « 75 hard », bien que populaires, ne sont pas recommandés à entreprendre soi-même sans accompagnement pour plusieurs raisons essentielles.
Premièrement, ces régimes peuvent souvent conduire à des résultats rapides, mais ces résultats sont difficilement maintenables sur le long terme. La perte de poids rapide encouragée par de tels régimes n'est généralement pas durable et peut même être préjudiciable à la santé physique et mentale. Par exemple, le régime cétogène, en limitant drastiquement l'apport en glucides, pousse le corps à entrer en état de cétose, ce qui pourrait comporter des risques pour le métabolisme et la santé cardiaque à long terme. Bien qu'il y ait certaines preuves de l’efficacité de ces régimes à court terme, les effets à long terme peuvent être nocifs et nécessitent plus d'études (Crosby et al., 2021; Giroux, 2020; Kosinski et al., 2017).
Ensuite, la mise en œuvre de ces régimes sans supervision professionnelle peut entraîner des déséquilibres nutritionnels graves. Un régime alimentaire bien équilibré doit fournir tous les nutriments essentiels nécessaires au fonctionnement optimal du corps. Or, les régimes à la mode, par leur nature restrictive, peuvent souvent négliger cet aspect, conduisant à des carences nutritionnelles (Althunibat et al., 2023; Calton, 2010).
De plus, cela peut aussi avoir un impact sur le métabolisme de base et créer ce qu’on appelle l’effet « yo-yo ». L'effet yo-yo, également connu sous le nom de cycles de perte et de reprise de poids, est une conséquence fréquente des régimes restrictifs. Lorsqu'une personne suit un régime sévèrement hypocalorique, le corps peut initialement perdre du poids. Cependant, ces régimes peuvent aussi ralentir le métabolisme de base, c'est-à-dire la quantité d'énergie que le corps dépense au repos pour maintenir ses fonctions vitales. En réponse à la réduction de l'apport calorique, le corps peut abaisser son métabolisme pour économiser de l'énergie, rendant la perte de poids plus difficile au fil du temps et facilitant la reprise de poids une fois le régime terminé. Cette adaptation métabolique peut créer un cycle où le poids perdu est régulièrement regagné, menant à des fluctuations de poids répétées qui peuvent avoir des conséquences négatives sur la santé physique et mentale, notamment en augmentant le risque de problèmes métaboliques, cardiovasculaires et même de diminuer l'estime de soi (Amigo et al., 2007; Dulloo et al., 2015; Fothergill et al., 2016).
Plutôt que de voir les régimes comme une solution rapide à la perte de poids, il est préférable de développer des habitudes de vie saines qui peuvent être maintenues tout au long de la vie. Adopter une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes, protéines, et grains entiers, et combinée à une activité physique régulière, est la clé pour maintenir un poids santé et améliorer le bien-être général.
En plus de l'alimentation et de l'exercice, il est crucial de considérer les aspects psychologiques et sociaux de l'alimentation. Les impacts de telles diètes sur la santé physique sont réels, mais leur impact sur la santé mentale est également non négligeable. Le stress psychologique, l'anxiété liée à la nourriture et les potentiels troubles alimentaires émergent souvent de ces pratiques extrêmes (French et al., 1994). Manger doit rester un plaisir, et non une source de stress ou de restriction excessive. Les nutritionnistes qui sont membres de l'ordre des nutritionnistes diététistes du Québec (ou de l'ordre respectif de leur région) peuvent jouer un rôle vital en aidant les individus à naviguer ces défis, en adaptant les conseils alimentaires aux besoins, préférences et objectifs de santé spécifiques de chacun.
Enfin, il est important de rappeler que chaque individu est unique. Un professionnel de la santé qualifié peut évaluer les conditions médicales, les habitudes de vie, et les préférences alimentaires pour créer des recommandations nutritionnelles personnalisées qui favorisent non seulement la perte de poids, si nécessaire, mais également un mode de vie sain et durable.
En résumé, plutôt que de se tourner vers les dernières tendances de diètes, il est conseillé d’opter pour des habitudes de vies durables et équilibrées et de chercher l'accompagnement d'un expert en nutrition pour adopter des habitudes de vie qui soutiendront la santé à long terme. Cela garantit non seulement l'efficacité et la sécurité du régime alimentaire choisi, mais aussi une meilleure qualité de vie.
Références :
Althunibat, O. Y., Saghir, S. A. M., Aladaileh, S. H., & Rawadieh, A. (2023). The impact of weight loss diet programs on anemia, nutrient deficiencies, and organ dysfunction markers among university female students: A cross-sectional study. Electronic Journal of General Medicine, 20(1).
Amigo, I., & Fernández, C. (2007). Effects of diets and their role in weight control. Psychology, health & medicine, 12(3), 321-327.
Calton, J. B. (2010). Prevalence of micronutrient deficiency in popular diet plans. Journal of the International Society of Sports Nutrition, 7, 1-9.
Crosby, L., Davis, B., Joshi, S., Jardine, M., Paul, J., Neola, M., & Barnard, N. D. (2021). Ketogenic diets and chronic disease: weighing the benefits against the risks. Frontiers in nutrition, 8, 702802.
Dulloo, A. G., & Montani, J. P. (2015). Pathways from dieting to weight regain, to obesity and to the metabolic syndrome: an overview. Obesity Reviews, 16, 1-6.
Fothergill, E., et al. (2016). Persistent metabolic adaptation 6 years after "The Biggest Loser" competition. Obesity, 24(8), 1612-1619.
French, S. A., & Jeffery, R. W. (1994). Consequences of dieting to lose weight: effects on physical and mental health. Health Psychology, 13(3), 195.
Giroux, N. F. (2020). The Keto Diet and Long-Term Weight Loss: Is It a Safe Option?. Inquiries Journal, 12(10).
Kosinski, C., & Jornayvaz, F. R. (2017). Effects of ketogenic diets on cardiovascular risk factors: evidence from animal and human studies. Nutrients, 9(5), 517.
Écrit par Laurie Miville-Deschênes, Dt.P.
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